10 November 2020
EU-funded HIDDEN project
Lithium batteries that can 'heal' themselves....
Comment mieux tirer profit du progrès technologique pour réduire les inégalités dans le monde ? C’est la question que le CSEM invitait à débattre hier à Berne, à l’occasion de la conférence « Technologies for a brighter world ». Aux côtés des experts du centre suisse de R&D, l’événement a vu des personnalités telles que Peter Maurer, président du CICR, Klaus Schönenberger, directeur du programme EssentialTech à l’EPFL et Arturo Vittori, directeur de Warka Water, se succéder à la tribune.
"L’accélération technologique actuelle est telle qu’on pourrait croire que plus rien n’est impossible. A une exception notable : un monde égalitaire et pacifié". D’entrée de jeu, Mario El-Khoury, CEO du CSEM, organisateur de la conférence « Technologies for a brighter world », a planté le décor ce jeudi au Bellevue Palace, à Berne. Objectif du rendez-vous : explorer de nouvelles voies pour que la technologie profite à tous en s’inspirant de projets exemplaires.
"Je ne vous livrerai pas que de bonnes nouvelles" a averti Peter Maurer, président du CICR. Dans son intervention, il a relevé à quel point les conflits se complexifiaient et s’enlisaient, jetant un nombre croissant de personnes dans la précarité et le dénuement. L’ancien diplomate a ensuite dévoilé une face moins connue du CICR, celle d’une organisation qui travaille activement à utiliser le progrès technologique pour soutenir son action. Avec l’EPFL, elle développe par exemple une nouvelle génération de pieds artificiels pour les victimes des mines antipersonnel. Objectif : fournir ces prothèses à un prix abordable.
Le spectre des innovations « humanitaires » est extrêmement large. Il va de la plateforme de données favorisant la recherche de personnes disparues aux tours d’eau en bambou présentées par l’architecte Arturo Vittori, directeur de Warka Water. Christophe Ballif et Jens Krauss, respectivement directeurs du PV-Center et de la division systèmes du CSEM, ont quant à eux livré un aperçu des perspectives qui s’ouvrent dans les secteurs de l’énergie et du médical. En exploitant une solution du centre de R&D suisse, la startup vaudoise Biospectal va par exemple suivre l’hypertension artérielle des populations du Bangladesh, de la Tanzanie et de l’Afrique du Sud. Ce projet permet de monitorer ce fléau invisible grâce à un smartphone. L’apparente simplicité du procédé cache une technologie pointue, fruit de 10 ans de travail au CSEM.
Il faut penser le développement autrement ! Le constat suscite un large consensus. A cet égard, le programme EssentialTech de l’EPFL mène des expériences prometteuses, créant par exemple une startup pour fournir des dispositifs de radiologie adaptés à l’Afrique. Cette entreprise qui voit aussi des perspectives commerciales se profiler dans les pays occidentaux, rassemble des investisseurs africains et suisses. La Suisse a toutes les cartes en main pour jouer un rôle clé dans l’élaboration de nouveaux modèles pour un véritable développement durable. Championne du monde de l’innovation et terre natale des conventions de Genève, "elle représente aussi un grand centre financier", a rappelé Peter Maurer. Un facteur indispensable pour mieux disséminer le progrès technologique, améliorer le quotidien de ceux qui en ont le plus besoin, et évoluer en direction de ce monde plus égalitaire auquel tant de monde aspire.