Depuis que le Grand Conseil bernois a décidé le 13 juin dernier de créer un département du CSEM, la recherche médicale et clinique va bon train sur l’Insel-Campus. Dix nouveaux projets de coopération avec différentes cliniques universitaires et l’Université de Berne ont été lancés. En sus des travaux actuels menés en gynécologie, en neurologie et diabétologie, en endocrinologie, en médecine nutritionnelle et sur le métabolisme, des projets en lien avec la pneumologie, la cardiologie et la chirurgie ont ainsi vu le jour : tous ont pour objectif de simplifier le suivi et la surveillance des patient.e.s grâce à de nouvelles technologies de mesure, mais aussi de soutenir le corps médical dans l’établissement du diagnostic et l’optimisation des thérapies grâce à l’intelligence artificielle et aux algorithmes.
Lors de la conférence de presse organisée ce jour à Berne, les quatre partenaires – le CSEM, le canton de Berne, l’Inselspital, Hôpital universitaire de Berne, et l’Université de Berne – ont présenté des exemples concrets de leur collaboration actuelle et future. Ils ont confirmé le grand intérêt que suscite cette collaboration, que ce soit auprès de l’ensemble ou presque des départements médicaux de l’Insel-Gruppe et des nombreux chercheurs universitaires, ou auprès de diverses start-ups.
Les projets en cours
En collaboration avec la Clinique universitaire de pneumologie de l’Inselspital, Hôpital universitaire de Berne, le CSEM conduit actuellement deux études qui doivent simplifier le diagnostic et le traitement des maladies pulmonaires et la surveillance continue des sujets. Concrètement, il s’agit de déterminer s’il est possible de mesurer la pression artérielle pulmonaire des patient.e.s atteint.e.s de maladies pulmonaires chroniques à l’aide d’une ceinture portée au niveau du thorax. Les patient.e.s auraient ainsi moins souvent à subir un test de leur fonction pulmonaire. Citons deux autres exemples de projets menés cette année : la Clinique universitaire de cardiologie évalue avec une équipe du CSEM des méthodes alternatives aux électrodes adhésives classiques qui sont utilisées en cas d’arythmie cardiaque. Et la Clinique universitaire de diabétologie, d’endocrinologie et du métabolisme étudie s’il est possible de détecter une hypoglycémie au changement de la voix.
Perspectives 2024
Les chercheurs de l’Université de Berne et de l’Inselspital, Hôpital universitaire de Berne, avaient jusqu’à la mi-octobre 2023 pour soumettre de nouvelles idées de travaux et des projets de recherche pour l’année 2024. Un jury composé de 22 spécialistes et expert.e.s médico-techniques déterminera d’ici la fin novembre l’affectation de l’enveloppe annuelle dédiée à la recherche qui s’élève à 2 millions de francs. Au total, 29 projets représentant toutes les disciplines médicales ou presque ont été soumis. La diversité de ces propositions témoigne de l’intérêt porté aux solutions numériques dans le domaine hospitalier et souligne le potentiel prometteur des interconnexions entre la médecine et l’ingénierie.
Emménagement du CSEM sur l’Insel-Campus
Afin de promouvoir de façon optimale la collaboration entre les équipes, le CSEM a pris ses quartiers dans des bureaux et salles de réunion sur l’Insel-Campus, notamment au sein du Sitem Start-up Club (SSC). Déjà 20 collaborateurs ont emménagé dans les nouveaux locaux et d’ici 2026, le département « Medtech » du CSEM devrait compter environ 65 expert.e.s et spécialistes dont 43 sur le site de Berne.
L’écosystème bernois Medtech porte déjà ses fruits
La collaboration entre les acteurs éminents du site de Berne et le CSEM existe depuis plusieurs années déjà et a permis la concrétisation de divers projets, à l’instar de la start-up machineMD créée en 2019 à Berne. Ce spin-off de l’Inselspital, Hôpital universitaire de Berne, et de l’Université de Berne utilise des lunettes de réalité virtuelle pour réaliser un examen neuro-ophtalmologique standardisé complet et améliorer ainsi le diagnostic et la surveillance de pathologies neurologiques. Outre le CSEM, des spécialistes et des expert.e.s de la Haute École spécialisée bernoise et du groupe Helbling ont participé au développement. Un tel exemple illustre le potentiel du paysage suisse de l’innovation lorsque les différents acteurs travaillent main dans la main.
L’effet catalyseur de la collaboration actuelle
Des coopérations avec plusieurs cliniques universitaires (gynécologie, neurologie ainsi que diabétologie, endocrinologie, médecine nutritionnelle et métabolisme) ont également produit des résultats concrets dernièrement : le suivi de femmes enceintes et de leurs bébés avant et pendant la naissance a été amélioré grâce à une ceinture d’électrodes légère et portable. Pour les patient.e.s souffrant d’épilepsie, une surveillance diurne et nocturne continue a été mise en place à l’aide de deux dispositifs portatifs : la paire d’électrodes est discrètement portée sur une monture de lunettes en journée et est intégrée dans un bandeau la nuit. Et l’enregistrement de sa propre voix sur son smartphone devrait jouer un rôle important dans le suivi des patient.e.s atteint.e.s de diabète. Tous ces exemples sont nés d’interconnexions établies entre, d’une part, la microélectronique et le prototypage et, d’autre part, la recherche médicale et clinique.